“Quelles études as tu faites ?” “Quel a été ton parcours universitaire?” “Peux tu nous en dire dire un peu plus sur ta formation?”
C’est parce que je reçois régulièrement ce genre de questions, qu’aujourd’hui je vous prépare cet article, lequel pourra je l’espère, vous apporter toute l’aide nécessaire.
D’origine gabonaise, j’ai effectué mes études secondaires à Libreville à l’Institution Immaculée Conception, de la classe de 6ème en Terminale.
Ayant toujours eu des lacunes au regard des matières scientifiques et étant particulièrement douée, si ce n’est excellente, dans toutes les matières littéraires, j’ai naturellement été orientée vers une série littéraire dès la seconde. J’ai par la suite évolué au sein d’une série dite “A2”, à dominante LETTRES & LANGUES (anglais – allemand – espagnol).
Après l’obtention de mon baccalauréat en 2011 je me suis envolée vers la France, à destination de NANCY. C’est en effet l’Université NANCY 2 (devenue aujourd’hui l’Université de Loraine) qui à l’époque avait accepté mon dossier de candidature afin que je puisse intégrer la formation en LICENCE DE DROIT.
Pour ceux qui me connaissent, LE DROIT n’a jamais vraiment été un choix de coeur; il a surtout été un choix par défaut.
Cela est triste à dire mais au GABON, les conseils en matière d’orientations professionnelles sont assez sommaires, voire quasiment inexistants. Ils manquent cruellement de substance et, par conséquent, ne permettent pas aux élèves de faire des choix de conviction quant à la poursuite de leurs études.
Le conseiller d’orientation est un organe clef dans un établissement secondaire. Son rôle ne devrait pas uniquement être mis en lumière lors de l’année de Terminale mais dès la classe de 3ème, surtout lorsque l’on sait que les notes prises en compte, dès lors que l’on souhaite intégrer un établissement d’enseignement supérieur, le sont à partir des classes de seconde.
Par ailleurs, il serait judicieux de pousser les élèves à davantage s’intéresser au milieu professionnel par le biais de stages et d’immersions en entreprises, en cabinets et autres. Pour se faire il faudrait impérativement que les acteurs professionnels oeuvrent de concert avec le secteur éducatif.
Cela permettrait notamment de remédier aux taux d’échecs particulièrement élevés en 1ère année d’université en raison d’une mauvaise orientation des étudiants.
Beaucoup se disent que pour réussir en droit, il faut nécessairement être issu d’une série littéraire ! Ceci est absolument faux. Nombreuses sont les personnes que j’ai vu brillamment réussir en droit et qui avaient comme background un baccalauréat scientifique ou économique.
Il suffit d’avoir un bon esprit de synthèse, une rigueur de travail, une bonne orthographe et un bon style d’écriture. (Ne vous inquiétez pas si ce n’est pas encore le cas, tout cela se travaille).
Par ailleurs je vous confirme que le droit n’est malheureusement pas une filière au sein de laquelle il est possible de réussir sans faire preuve d’abnégation. Autant que les choses soient dites dès le départ.
En droit, le partisan du moindre effort n’a pas sa place. D’ailleurs je ne connais aucune filière au sein de laquelle il est possible de réussir sans fournir un minimum de travail.
Toutefois, j’aimerais casser une fois pour toute le mythe qui tend à affirmer qu’en s’orientant en droit, un étudiant se coupe de toute vie sociale. Non.
Il est POSSIBLE de réussir dans cette filière tout en ayant une vie sociale; le tout étant d’être constant, d’adopter LA BONNE METHODE DE TRAVAIL et d’avoir la volonté de réussir.
Pour ma part, ma première année fut catastrophique.
Pendant mes trois premières années je détestais ce que je faisais. Les matières étaient abstraites, les cours étaient volumineux et les enseignants très exigeants.
“Pourquoi étudier de l’économie ? A quoi me sert-il d’aller en cours d’histoire ?” Il m’est régulièrement arrivé de me questionner sur l’essence même de certains cours tellement je les trouvais SOPORIFIQUES.
J’ai voulu arrêter ma formation à plusieurs reprises. Le doute et la perte de confiance sont des sentiments qui vous habiteront régulièrement. Je n’arrivais pas à m’expliquer comment moi, Anaïs, brillante élève au lycée, je pouvais me retrouver avec un 8 de moyenne en 1ère année.
J’ai régulièrement pleuré. Le stress était devenu mon compagnon de route.
Puis j’ai compris avec le temps que ma méthode de travail n’était pas la bonne et que je ne m’investissais pas comme il le fallait dans mes études.
Une fois cette prise de conscience acquise, j’ai décidé de déménager.
J’ai donc quitté NANCY et mes amis pour emménager dans une toute petite ville de province à l’OUEST DE LA FRANCE, au sein de laquelle je ne connaissais personne.
Il fallait que je me ressaisisse et je l’ai fait.
J’ai obtenu en 2015 ma licence de droit, en 2016 mon MASTER 1, et en 2017 mon MASTER 2 avec mention ASSEZ BIEN.
Avec du recul j’ai réalisé que plus les années avançaient, plus j’appréciais le contenu de mes cours.
Après le tronc commun, je me suis orientée en 3ème année vers du droit privé. Dès lors les matières devenaient plus intéressantes et bien plus concrètes.
Pour la suite j’ai volontairement choisi d’intégrer un MASTER “général”, ne sachant malheureusement pas avec certitude l’orientation que prendrait ma carrière professionnelle.
En effet durant ma formation je me suis rendue compte que plusieurs matières, parfois diamétralement opposées, m’intéressaient fortement. Ne voulant pas me précipiter et me spécialiser trop tôt, j’ai décidé d’obtenir dans un premier temps un MASTER EN DROIT, sp. CONTENTIEUX PRIVE, lequel me permettrait non seulement de m’insérer dans la vie active en tant que juriste, mais également, si tel était mon choix, de passer différents concours afin d’aiguiser ma spécialisation.
Beaucoup sont ceux qui affirment que le droit est une formation “QUI MENE A TOUT”.
Si cela peut s’avérer vrai en raison des nombreuses passerelles qui existent entre UFR, je dois avouer que je me suis longtemps sentie perdue. Avec toutes les matières qui m’étaient enseignées je ne savais pas où donner de la tête, ni ce que je voulais vraiment faire.
A présent je me rends compte que les stages pendant les études universitaires se révèlent être plus que salvateurs.
Il vous permettent d’avoir une idée bien plus concrète de la vie professionnelle car, en plus de vous permettre d’esquisser vos plans de carrière, les stages vous permettent d’acquérir une expérience professionnelle significative qui va venir apporter une plus value de choix à votre curriculum vitae.
Je dois avouer que si j’avais pu réaliser cela plus tôt, j’aurai commencé à postuler ici et là dès ma 2ème année.
Il faut savoir qu’en France le droit devient un secteur de plus en plus bouché au sein duquel la concurrence s’avère être encore plus rude qu’elle ne l’était auparavant.
Si vous vous situez dans la moyenne, je vous encourage fortement à privilégier les expériences professionnelles et les stages, lesquels vous permettront de vous distinguer des autres candidats.
Il faut être conscient qu’un employeur ne regarde pas d’abord aux notes mais surtout à vos expériences professionnelles passées. De plus, ce n’est pas parce que vous avez un 15 de moyenne à l’année que vous ferez un bon stagiaire dans l’entreprise ou le cabinet qui vous accueillera. L’humilité est la qualité que vous devrez cultiver quotidiennement.
En ce qui me concerne, j’ai effectué l’un de mes premiers stages au sein de la Cour Constitutionnelle du GABON en 2016.
En 2017, au mois de mai, j’ai effectué un stage de deux mois auprès d’une avocate généraliste à PARIS. Ce stage qui s’inscrivait dans le cadre de la validation de mon diplôme fut ma première expérience professionnelle en France.
De juillet 2017 à février 2018 j’ai évolué dans un cabinet d’avocat en région parisienne (PANTIN) spécialisé dans le secteur du droits des étrangers, de la nationalité et de l’asile; Ce fut une expérience si enrichissante que je ne saurai la décrire à sa juste valeur.
Aujourd’hui mon diplôme me confère le statut de JURISTE EN DROIT PRIVE. Mais à 24 ans à peine, je me tâte encore à suivre une énième formation ou à entrer finalement dans la vie active.
Vous l’aurez compris, de manière générale, les études supérieures ne riment pas avec course de vitesse. Pour réussir vous devrez non seulement faire preuve de persévérance, mais également de volonté, de patience, et d’indulgence envers vous mêmes.
Oui il vous faudra travailler régulièrement ! Oui il vous faudra avoir un minimum d’assiduité ! Oui certains cours nécessiteront que vous les mémorisiez par coeur; mais une fois que vous aurez trouvé votre méthode de travail je suis sûre que tout ira pour le mieux.
Ne vous dites pas que la méthode adoptée par votre amie est celle qui vous ira également.
Pour la petite anecdote, j’avais dans ma promotion une très bonne amie Charlaine, qui avait besoin de 3 semaines à temps plein afin de réviser ses matières pour les partiels de fin de semestre.
Pour ma part, ayant une très bonne mémoire et étant adepte de la dernière minute, il m’arrivait d’apprendre un cours de 90 pages en 2-3 jours.
Toutefois il s’agit là d’une METHODE TRES RISQUEE QUI NE PORTE MALHEUREUSEMENT PAS SES FRUITS SYSTÉMATIQUEMENT. Vous voilà prévenus haha !
Enfin ne perdez pas de vue qu’il s’agit de vos meilleures années et qu’il serait bête de les passer uniquement la tête dans les bouquins ! Sortez ! Enrichissez votre cercle social ! Voyagez si vous en avez l’occasion ! Car croyez moi, ces années passent à une vitesse folle !
Si vous avez d’autres questions, ou d’autres points que vous souhaiteriez que j’aborde, faites le moi savoir en commentaire !
Anaïs
Merci infiniment Anaïs concernant ton article sur ton parcours universitaire . En le lisant ça m’a énormément fait plaisir , bref j’avais tellement besoin de ce genre d’article pour pouvoir aussi me booster en ce qui concerne mes études supérieurs . Pour la petite histoire , je suis moi aussi un ancien produit de l’institut immaculée conception ou je suis arrivé en Octobre 2011 en classe de 3ème pour en ressortir en Aout 2016 bien évidement avec l’obtention de mon Bac serie A2 aussi ou je fus d’ailleurs l’unique garcons de notre salle de classe lol sur 16 élèves.
Après l’obtention de mon baccalauréat je me suis envolé pour Dakar . Actuellement je suis en deuxième année de Droit à l’université Amadou Hampaté Ba de Dakar . Je te suis depuis un bon bout de temps sur insta , je suis pour ne pas dire un de tes fans sur insta lol . Merci pour tout ce que tu fais , continue de le faire avec amour et je ne peux que t’encourager énormement pour ca car selon moi tu es quelqu’un d’inspirante . Que Dieu te bénisse et bonne continuation .
Merci pour ton retour !
Tes mots d’encouragement me vont droit au coeur et je ne peux que te souhaiter bon courage pour ton parcours, qui je le sais, sera à la hauteur de ton travail et de ta persévérance !
Bonjour, j’ai beaucoup aime cet article sur tes études et je te félicite sur tes diplômes. Désormais tu comptes développer ton propre cabinet? Ou travailler pour une institution?